Alessy
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -20%
(Adhérents Fnac) Enceinte Bluetooth Marshall ...
Voir le deal
199.99 €

 

 Jessy Stevens || black rose

Aller en bas 
AuteurMessage
Jessy Stevens
administrateur
Jessy Stevens


Messages : 150
Date d'inscription : 16/01/2010
Age : 33
Localisation : Localisé.

Feuille de personnage
Humeur: Contradictory.
Localisation: On the edge...
Énergie:
Jessy Stevens || black rose Left_bar_bleue70/100Jessy Stevens || black rose Empty_bar_bleue  (70/100)

Jessy Stevens || black rose Empty
MessageSujet: Jessy Stevens || black rose   Jessy Stevens || black rose EmptyMer 18 Aoû - 20:20



Jessy Stevens ft. Kristen Stewart
Jessy Stevens || black rose Sans_t12
(c)jessou.


♣ NOM(S) ET PRÉNOM(S)
Jessy Stevens. Les deuxièmes noms n'ont jamais fait partie des principes de ma famille, contrairement aux traditions américaines. Donc, je suis simplement et humblement Jessy Stevens.

♣ ÂGE(S), DATE & LIEU DE NAISSANCE
J'ai maintenant 19 ans, l'âge d'entre d'eux. Assez âgée pour être mature, mais pas encore suffisamment pour être considéré comme une véritable adulte. Il semblerait que je soit toujours dans la catégorie "adolescence" malgré le fait que seulement quelques mois me séparent de la vingtaine. Je suis né un 13 Janvier, date synonyme de malchance, ce qui pourrait expliquer diverses situations malencontreuses dans ma vie. Je déteste ma fête, célébrer le jour où notre mère à souffert le martyr pour mettre au monde un petit monstre qui lui cassera les pieds pendant au moins 18 ans. Aucun intérêt. Ma ville natale est située en Californie où le soleil, la plage et les bikinis sont en avant plan (tous des choses qui me rebutent...), elle se nomme Davis. Oh, elle est bien charmante et accueillante, mais à mes yeux, le charme s'est rapidement fané avec les années...

♣TYPE, CLAN & POUVOIR(S)
Je me considère principalement comme une banale humaine, jeune adolescente sans aucun intérêt qui ne désire aucunement attirer les regards d'autrui. Mais ma tête m'envoie des signaux qui me dictent tout le contraire de mes présomptions... Des images ainsi que des rêves hantent par moment mes songes me démontrant des situations plus réalistes que la réalité elle-même. Folie ou un don ? Le mystère n'a toujours pas été résolu... Malgré tout, même s'il s'avérait que la simple rebelle que je suis soit plus intéressante que je ne le prétend, le bien et le mal sont des notions qui ne m'attirent aucunement. Servir l'un ou l'autre serait de l'emprisonnement pure. Me bâillonner et me menotter au dépend de mon propre bien ? Non merci.

♣ CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES
Au risque de vous ennuyez avec une description physique... Soit ! Au premier coup d'œil, ce que l'on remarque est sans aucun doute ma petitesse. Non, je ne suis pas très grande et ce fut l'un de mes plus gros complexes dans ma jeunesse. Je mesure seulement 5p5, ou peut-être même 5p4... Aujourd'hui, j'assume entièrement ma grandeur, mais rien n'empêche de vouloir arracher la tête de tous ceux qui s'en moqueront ! Du haut de ces quelques pieds que m'a offert la nature, je possède un corps, disons-le, plutôt mince. Loin d'être malade, je ne me priverai jamais de bonne nourriture simplement pour maintenir un poids "santé" par apparence. Je ne suis ni sportive ni athlétique et mon corps reste petit et svelte. Je ne m'en plains aucunement, cela m'a évité davantage de troubles psychologiques de la part de mes charmants camarades de classe. Et il ne faut certainement pas s'inquiéter de la blancheur de ma peau, malgré ma provenance Californienne, j'ai toujours affiché un air fantomatique. Même si je passais des heures à jouer sous le soleil plombant à la plage étant petite, ma peau n'a jamais changé de teinte. Peu importe, la chaleur brûlante du soleil de la côte ouest n'est pas ma tasse de thé. Une tignasse brunâtre aux reflets roux tombent follement sur mes frêles épaules, incapable de déterminer s'il s'agit d'une coiffure à la haute couture ou tout simplement d'une tête pas coiffée. Mes cheveux ont toujours été indomptables, impossible à placer convenablement. En fait, la mode n'est pas mon fort, donc ma chevelure reste telle quelle, parcourue parfois d'un coup de peigne douloureux qui m'arrache quelques jurons. Mon visage n'a sincèrement rien de très intéressant... Mes yeux de forme (je crois...) amande arborent une teinte azure et même grise très perçante. Enfin, selon divers commentaires à mon égard, il semblerait que ma couleur d'iris est impressionnante et même hypnotisante. D'accord, peut-être était-ce les dires d'un pauvre macho rencontré je-ne-sais-plus-où... Bref, je possède également un minuscule petit nez que ma mère m'a bien sûre légué (Dieu soit loué, je n'ai pas hérité de celui de mon père !) et en ce qui concerne mes lèvres, je les trouve bien ordinaire... Rien de tape à l'œil, de trop pulpeuses ou charnues. Mes joues, quant à elles, sont mes pires ennemies. Aussitôt que l'embarras ou la gêne me prend, elles deviennent aussi rouges que des tomates trop mûres ! Pour terminer, la caractéristique la moins banale de mon anatomie: mon style vestimentaire. Le seul aspect que je peux contrôler ! Mon habillement reflète principalement mes goûts musicaux. Aimant les groupes dans le domaine du rock, mes t-shirts (parfois trop larges) affichent ceux-ci au grand jour alors que des jeans (délavés ou même troués) habillent mes jambes. Je porte généralement des souliers ordinaires, d'autres fois des bottes en cuirs, mais je ne chausserai jamais des talons de dix pouces de haut. Quelle belle façon de se casser une cheville ! Mes vêtements n'ont rien d'extravagants ou d'extraordinaires, mais ils représentent bien qui je suis.

♣ CARACTÉRISTIQUES PSYCHOLOGIQUES
Incompréhensible. C'est assez court comme résumé d'une entière personnalité et pourtant il semble que ce seul mot décrit totalement qui je suis à l'intérieur de cette petite tête. Je suis, depuis peu, devenue complètement incompréhensible à mes propres yeux. Comment quiconque pourrait me sonder alors... Ma tête est constamment traversée par de sombres pensées, des images troublantes qui sont profondément ancrées dans mon cerveau. Mon regard est fuyard et généralement camouflé sous un voile de mélancolie et de perdition. Je perd rapidement ma concentration, malgré qu'elle a toujours été difficile à trouver, et je suis littéralement incapable de passer ne serait-ce qu'une petite heure à me divertir. Tout ce qui m'animait, m'enthousiasmait ou même m'enrageait, m'aie tout simplement égal aujourd'hui. Mes pas semblent être guidés par un instinct primitif, celui que l'on vous enseigne à la naissance, avancer sans rien voir. Les ombres dans ma tête sont devenues si denses, si noires qu'elles m'ont dévorées tout entière peu à peu. J'ai atteint le fond d'un profond et interminable gouffre qui s'était ouvert sous mes pieds et je m'y suis brisée. Le fil était mince entre la folie, la raison, la vie, la mort... Je suis revenue différente, presque robotique, sans avoir retrouver la moindre lucidité. Certes, les parasites qui m'avaient engloutis semblent s'être légèrement dissipés, mais je reste tout de même ce zombie immobile, perdu et dépourvu de ses repères, menaçant de tomber à nouveau. J'ai toujours eu la réputation de celle qui ne pouvait aucunement cacher ses émotions, car elles transparaissaient aussitôt à travers mes pâles iris, démasquant mes intentions fourbes ou mes chagrins refoulés. Et maintenant, tout ce qu'on semble y discerner est une lassitude profonde ainsi qu'une perdition maladive. À quoi bon affirmer un bien-être inexistant, le mensonge n'a jamais voulu faire partie de ma vie, tout simplement incapable de faire croire mes bobards à quiconque osait les écouter. Combien de fois je fus dans les plus gros ennuies en raison de mon silence, sachant que mentir me vaudrait des reproches et que la vérité m'enfoncerait davantage. Comme j'ai toujours détesté l'aspect "livre ouvert" de ses yeux que tous regardaient avec tant d'admiration. Si seulement ils savaient... Si seulement ils comprenaient que ses prunelles si perçantes sont en fait que des billes ternes bientôt noyer par une vague de tristesse.

Je me rappelle, autrefois. Combien je pouvais être hautaine et arrogante. Je l'admet, j'ai toujours été un peu égocentrique et susceptible face aux paroles d'autrui. Je me laisse difficilement marché sur les pieds et j'ai cette vilaine manie de me défendre, de me battre jusqu'à la toute fin pour des causes qui ne m'importent que trop peu au bout du compte. Cette explosion de rage qui me pousse à m'emporter pour des bagatelles, des injustices qui ne valent même pas la peine que je m'y attarde avec tant d'acharnement. Je critique, je juge et je m'indigne devant ceux qui font de même à mon égard. Et pourtant, même si parfois une vague de lucidité m'envahit et que je réalise que j'ai agis comme une pauvre sotte orgueilleuse, je ne capitule jamais. Et tout n'est qu'un manque de confiance. J'assume mes dires et mes gestes, certes, mais j'ai une difficulté monstre à vivre dans ce monde, à m'adapter. Tant de malheur peut nous tomber sur la tête sans aucun avertissement pour seulement quelques jours de bonheur ? J'ai une légère réticence à croire que je vais vivre des années et des années dans cette atmosphère avec la pensée que tous et chacun partiront un jour ou l'autre sans le moindre signe, laissant les êtres aimés poursuivre avec ce deuil. C'est ardu et même cruel. Je sais, je sens que mon coeur laissera difficilement entrer quiconque à l'intérieur, que mon attachement pour les êtres humains se fanera petit à petit. Des liens déjà existants sont trop tard pour être brisés, mais je ne pourrai m'enticher par amitié ou même par amour, la séparation est toujours trop douloureuse par la suite. Je n'en vois pas l'intérêt...

Tout ce discours semble tellement ironique. Je fus jadis moins sombre, moins pessimiste, sans toutefois m'émerveiller des petites choses banales et ridicules de la vie du quotidien. Qu'est-ce que j'en ai à foutre des bouquets de roses ou des enfants fringants qui s'amusent dans un parc. Mais je savais rire. J'appréciais certaine chose de ce monde, j'admirais tout de même la nature comme elle se montrait. Fragile, douce et parfois dévastatrice. Je me suis souvent comparée à l'océan. Cet eau calme et limpide qui berce le sable avec ses lentes vagues rythmées. Cet eau qui se déchaîne à la moindre orage, qui provoque des raz de marée ravageurs et imprévisibles. J'aimais de temps à autre m'asseoir sur un rocher dans un coin peu fréquenter de la plage et observer l'horizon, un carnet sur les genoux. L'inspiration était facile là-bas. Le dessin a été et est toujours ma seule et unique passion. Mes mains semblent avoir été conçues pour griffonner divers croquis, tous différents des uns aux autres. Encore aujourd'hui, l'art demeure mon échappatoire la plus précieuse, décrivant mes pensées sur le papier, faute de pouvoir m'exprimer avec les mots. Tout est tellement plus simple lorsqu'on parle avec un crayon, avec des images et des couleurs. La musique m'aide également à entrer dans cette bulle créative, je me laisse emporter par les mélodies douces et même violentes créées par des artistes talentueux. Tout me parait si clair et si facile dans ces moments. J'ignore si la Jessy que je suis devenue est définitive, si d'autres aventures, plus belles ou plus dures, me changeront à nouveau, si je suis destinée à vivre des montagnes russes toute ma vie ou si au contraire elle deviendra paisible et calme... J'ose simplement espérer trouver un semblant de bonheur, de bien-être pour moi ainsi que mon père qui souffre tout autant. Même si je n'y crois pas réellement, il n'est pas toujours mauvais de se mentir à soi-même...

♣RELATIONSHIP
Laissez-moi rire. Je chercherais pendant des heures entières afin de trouver une ou deux personnes qui furent jadis de très bons amis ou des connaissances proches et je ne saurais toujours pas qui mentionner. Bien entendu, j'ai ma famille. Cette mère marginale qui défiait toutes les règles et tous les standards. Elle n'avait rien d'une mère ordinaire qui réprimande son enfant lorsqu'il fait une bêtise ou qui établie d'incalculables restrictions dans sa maison. Celle qui vous oblige à faire avec soin vos travaux scolaires chaque soir, qui exige votre participation dans les tâches ménagères et qui prend beaucoup trop à cœur l'opinion des voisins sur sa propre famille. Ces clichés dégradants n'avaient rien à voir avec la mère que j'ai eu, celle qui m'a élevé depuis ma tendre enfance. Non, Amy Stevens avait au contraire le principe de "vivre et laisser vivre" tatouer en elle. Sa famille était elle-même dysfonctionnelle et elle l'a quitta très rapidement afin de construire sa propre vie loin de tout ce chaos. Ses valeurs étaient pures, sans toutefois être angéliques ; elle primait l'aventure, la rébellion contre les injustices sociales ainsi que la liberté d'autrui. Tout ça était tellement important pour elle... Et elle s'y est accroché jusqu'à son dernier souffle. Ma relation avec ma mère était forte, inébranlable, et malgré les conflits qui pouvaient nous animer (il serait surprenant d'apprendre qu'aucun enfant n'a jamais un jour détesté ses propres parents), je l'adorais. Elle ne cessait de me répéter que j'étais son portrait étant jeune, que ma rage intérieure avait été la sienne, que mon anticonformisme provenait d'elle. Elle me mettait hors de moi lorsqu'elle sortait ce genre de phrase ! Et pourtant, elle était la seule qui me comprenait... Qui me supportait.

Le lien qui m'unissait et qui m'unit toujours avec mon père est tout autre. Autrefois, il était certes un homme fière et même farceur, mais il était davantage sévère que ma mère. Rentrer aux petites heures du matin le rendait vert d'inquiétude ! Il restait la nuit entière assis sur le canapé du salon, vêtu de son pyjama, à attendre mon retour à la maison afin de me gronder. Les prises de tête furent nombreuses à l'époque où je me foutais des sentiments de mes parents. Je désobéissais à ses ordres sans aucun regret ou remord, frustrée de ses chaînes attachées à mes chevilles. Je donnerais tout pour que cette ère soit de nouveau d'actualité... Luke Stevens changea brutalement et radicalement en une seule nuit. Il est maintenant dix fois plus protecteur qu'il ne l'a jamais été, son côté humoristique et taquin s'est complètement évaporé, laissant un homme vide et triste. Une longue et pénible distance s'est construire entre nous, nos cœurs souffrant chacun de leur côté d'une peine que nous ne pouvons partager, que nous ne voulons pas déverser. Ça se creuse, nous mord. Et ça le tue. Autant peut-il être devenu davantage soucieux de mon bien-être, autant il s'oublie et s'enfonce de plus en plus dans cet abysse qui se creuse en lui. Il m'inquiète. Mais comment supporter le désarroi d'un autre alors que mes forces sont vaines, que mon cœur et ma tête en ont déjà trop de ma propre culpabilité ? Je ne peux prendre autant de poids sur mes épaules...

Tous ceux que je considérais comme des amis à Davis devinrent à mes yeux que de simples jeunes stupides avec aucun principe ou morale. La solitude est devenue mon seul ami, mon seul réconfort. Puisse-t-elle m'aider à remonter à la surface avant que davantage de cicatrices ne tapissent ma peau...


HISTOIRE D'UNE VIE...
C'était l'une de ces journées sombres et nuageuses, l'une de celles qui nous rend maussades et aigris, nous obligeant à nous cloîtrer instinctivement entre les quatre murs de notre demeure. L'air était froid, laissant des nuages de condensation s'échapper d'entre nos lèvres au moindre mot, à la moindre respiration. L'hiver frappait fort cette année-là sur la côte ouest du continent américain, affectant des états qui normalement ne percevaient rien de la froideur hivernale. Malgré de ce qu'on pourrait croire, malgré mon instauration en Californie depuis ma naissance, je ne me suis jamais habituée à la chaleur suffocante et humide de l'endroit, ravie des rares journées fraîches. Contrairement à tous ces Californiens frileux et bougons, je sortais à la halte aussitôt que l'air devenait moins lourd, aimant la sensation réconfortante d'un pincement glacial contre ma peau blanchâtre.

Cette journée-là, je me réveillai presque en sursaut, comme si mon corps avait senti que l'extérieur m'attendait, qu'il m'appelait. Comme si la fraîcheur était arrivée pour mon simple et unique bonheur. J'enfilai rapidement un jeans, un t-shirt ainsi qu'un hoodie tous de couleur terne avant de dévaler les escaliers d'un pas pressé. Mon père, toujours avec la marque de l'oreiller contre la joue, sirotait son petit café du matin dans la cuisine au moment où je surgis telle une tornade, agrippant d'un geste brusque un simple beignet sur le comptoir. Attrapant mon sac à dos vivement, je saluai mon paternel de la main et avant même qu'il ne se rende compte qu'est-ce qui venait de se passer, j'avais déjà franchi la porte d'entrée vers le dehors. Bien entendu, c'était un jour de cours, les institutions scolaires ne fermaient ses portes qu'à de rares occasions. Et comme à mon habitude, ma route ne me porta aucunement vers mon école secondaire, mais bien ce petit parc à plusieurs minutes de marche de ma demeure. Cet endroit qui était pratiquement ma deuxième maison, celui où je me rendais instinctivement tous les jours de mon existence depuis près de deux ans. Malgré mes 15 ans de l'époque, je me sentais âgée, mûrie et même parfois plus grande que la plupart des adultes de cette ville. Après quelques minutes de marche à pied à humer l'air qui rafraichissait avec aisance mes poumons maintenant comblés, j'atteins ce petit parc pour enfants délabré, délaissé. Ils n'étaient toujours pas arrivés. Je m'approchai doucement d'une petite glissade autrefois d'un rouge sang, déposant les pieds sur le sable du carré de jeu. Je laissai tomber mon sac sur le sol sablonneux avant de grimper en deux seuls enjambées le module de jeu afin de m'y asseoir au sommet. Je m'installai pour ensuite porter un écouteur à mon oreille, patientant sagement avant l'arrivé de mes complices quotidiens. Je perdis rapidement la notion du temps, emportée par la mélodie susurrée doucement à mon oreille et submergée par diverses songes qui me hantaient l'esprit. J'attendis ce qui me sembla un petit cinq minutes, mais qui, je savais, était en fait davantage, pour qu'ensuite trois silhouettes, à peu près toutes de la même taille, apparaissent sur le territoire du parc. Je rangeai simplement mon écouteur dans ma poche et les regardai s'avancer, sans bouger le moindre muscle de mon emplacement. À ma hauteur, ils me saluèrent chacun d'un signe odieux de la tête, m'affectant à aucun prix, insensible à leur jeu d'attitude. "Tout est en place, alors ?" se renseigna l'un d'eux à mon instar. Je lui répondit simplement et malicieusement d'un sourire au coin de mes lèvres, sentant que mon regard s'animait comme à chaque fois que notre plan me traversait l'esprit. Je bougeai finalement de mon point d'ancrage et sautai au bas du module afin de rejoindre mon sac qui gisait toujours dans le sable. D'un geste confiant, j'ouvrai le tout délicatement en jetant des regards de précautions autour alors que mes trois complices constataient l'intérieur. Un léger "sweet" fut échappé dans l'air avant que je mette fin au moment de contemplation et que je replace la nacelle sur mon épaule. Nous avions tous cette petite étincelle au creux de nos prunelles, démontrant l'excitation grandissante de nos intentions machiavéliques et le chaos que nous pouvons créer.

"Très bien ! Tout le monde sait de quoi il en est." insista le plus grand qui se prenait généralement pour le leader de notre petite bande. "Si on se fait pincer, on est foutu. Soyons discret et si tout se passe bien, tout le monde en parlera au lycée !"

"Un jeu d'enfant." m'emportai-je avec enthousiasme. Nous nous contemplâmes un bref instant, comme si on admirait en chacun d'entre nous le génie qui nous animait depuis cette idée démentielle qui c'était rapidement transformée en défi personnel. J'ignorai l'opinion de mes complices face à ce plan, mais pour ma part je me foutais royalement des conséquences de cette bêtise monumentale. Je savais, je n'était toute même pas sotte, que cette idée était carrément puérile et même peut-être dangereuse, mais comme je pouvais m'en contre-foutre ! Tout ce qui m'importait était l'adrénaline, le plaisir de voir le chaos parmi des gens que je détestais, que je souhaitais ne jamais avoir rencontré où même avoir vu. Et c'était d'un pas décidé et même jouissif que je prenais le chemin du lycée accompagnée de ces adolescents qui partageaient probablement mon enthousiasme face au mal que nous allions créer. Nous n'échangeâmes aucune parole tout le long du trajet qui nous menait vers le lieu du futur "crime", trop concentrés à vouloir savourer chaque petit moment de cette vengeance. Un léger sourire complice et malfaiteur flottait sur chacune de nos lèvres alors que nous nous rapprochions du lycée où nous avions encore trois années à accomplir. Il fallait tout d'abord attendre la sonnerie des cours, celle qui annonçait le désert dans les couloirs de l'école, notre signe. Nous restâmes à l'écart, loin de la vue des passants de la rue, et surtout de celle des enseignants et surveillants du lycée. Le tintement tant attendu vola doucement jusqu'à nos oreilles après seulement quelques secondes d'impatience, agrandissant de plus bel ce rictus constant sur notre visage respectif. Malgré le feu vert que cette cloche présentait, nous sommes restés bien en place, camouflés derrière la bâtisse voisine, le temps que tous les élèves prennent définitivement place dans leur classe et que les gardiens aient fait leur ronde des présences dans chaque classe. Quel sera le moment opportun ? Suite à la prise de présence, les surveillants de chaque étage s'enfermeront dans leur bureau afin de contacter chaque parent de chaque élève noté absent à leur cours. Un message sera gentiment enregistré sur la boîte vocale de retour à la maison.

Notre plan était infaillible. Nous avions calculé tout avec minutie afin de noter combien de temps nous avions pour mettre notre idée en place, prête à agir sur notre cible. Le "leader" d'entre nous avait instinctivement jeté un œil à sa montre au moment que la cloche avait retenti au loin, surveillant notre heure. Et bientôt, il nous fit un signe positif de la main suivi d'un mouvement vers l'avant, vers cette prison d'enfants. Nous traversâmes la cours arrière de l'école, se dirigeant rapidement, mais silencieusement, près de la porte menant directement au couloir principal. Pour ça, nous n'avions pas eu de chance. La case que nous devions atteindre se trouvait dans ce couloir, à découvert et surtout près de certaines classes occupées à cette instant-là. Nous devions faire vite et surtout dans un silence religieux. Nous avions établi au départ la tâche de chacun : je devait mettre en place le stratagème (ce n'était pas pour rien que je fus celle responsable de me procurer tout le nécessaire...), Max devait me porter main forte tout en surveillant les portes où se déroulaient les cours et les deux autres feraient le guet à chaque extrémité du couloir. Si quelqu'un s'approchait, on remballe tout et on fait mine d'être tout simplement en retard. Rien nous empêche de nous réessayer une seconde fois, une autre journée...

Une fois à l'intérieur du bâtiment, nous marchâmes à pas de souris en prenant grand soin de ne pas être aperçu par qui que ce soit, ni professeur, ni élève. Heureusement, les portes des locales étaient tous fermées et très peu d'entre elles possédaient une fenêtre. Nous traversâmes la moitié du corridor sans embuche, sans aucune menace. Et elle était là. Parmi ces confrères, la case convoitée semblait nous attendre sagement dans un silence de triomphe. Tous prirent position, comme prévu, avant que je puisse m'attaquer finalement à cette porte de casier qui n'était qu'un appât au bout du compte. De mémoire, je déverrouillai le cadenas attaché au métal, faisant bien attention de ne créer aucun tintement de matériaux entre les deux matières en contact. Une fois cette étape accomplie, je déposai mon sac sur le sol et l'ouvrit hâtivement afin d'en sortir le petit mécanisme que nous avions confectionné d'avance (enfin, mes camarades de vengeance n'étaient certainement pas les plus grandes lumières côté "invention", donc je dus en majorité construire le tout par moi-même, mais bon...) Parmi le fouillis de la caverne dévoilée, parmi les livres, les papiers ainsi que divers trucs auxquels je ne désirais pas prêter attention, j'installai notre œuvre, en prenant soin que le détonateur soit mis en marche au moment de l'ouverture. L'installation dura à peine deux petites minutes et tout était déjà en place. J'avais peine à croire que nous avions réussi la partie la plus délicate de notre plan et personne ne nous avait pincé afin de tout faire foirer. Bien entendu, si une telle éventualité s'était présentée, nous aurions trouvé une autre idée pour arriver à nos fins, mais l'excitation du moment était si palpable qu'il aurait été dommage que tout tombe à l'eau à cet instant. J'observai avec une légère fierté la case refermée, imaginant déjà les dégâts dont nous allions bientôt être témoin. Je fus ramenée à moi-même par mon collègue qui me tirait la manche, me désignant la sortie de son autre main. Si nous voulions assister à notre propre coup, il fallait s'éclipser de ce pas avant de se faire prendre et passer le reste de la journée dans le bureau du directeur.

L'heure qui suivit s'écoula d'une vitesse si lente que je ne croyais plus à la possibilité d'atteindre un jour le moment fatidique. Pendant que le premier cours de la journée tirait à sa fin, nous nous sommes cachés dans un coin reculé du lycée, silencieux comme des tombes et surtout fébriles d'entendre de nouveau la cloche de l'école. Et malgré mes appréhensions sur la venue de cet instant, il arriva finalement, provoquant des palpitations déchaînées sous ma poitrine. Un brouhaha typique des étudiants en pause ampli rapidement tous les couloirs, tout particulièrement celui qui traversait tout le bâtiment, là où se déroulera notre vengeance. À présent rassurés de voir toute cette foule, nous pûmes sortir de notre cachette et se fondre parmi les élèves qui circulaient et bavardaient entre eux et nous nous rapprochâmes de la case dangereuse. Quelque peu à l'écart, nous faisions mine de tout simplement traîné près des casiers, tout en observant partout atour de nous afin de ne pas manquer l'arrivé de notre cible. Et c'est à ce moment que tout se chamboula à l'intérieur de moi-même. Le temps s'arrêta un bref instant et mes palpitations cardiaques devinrent néant alors qu'un pincement désagréable et presque douloureux les remplaça instantanément. Mon sourire s'évanouit soudainement, sentant tous mes membres s'engourdir lourdement à la simple vue du grand colosse qui s'approchait de sa démarche forcée du piège que nous avions manigancé. Une vague m'engloutit à une vitesse folle alors que des images incongrues me revenaient en mémoire, comme un signal d'alarme. Je revoyais dans ma tête, aussi clairement que je pouvais voir tous ces étudiants déambuler devant moi, la suite des évènements, la scène complète de cet brute qui ouvrait inconsciemment la porte de son casier. L'ouverture enclenchait le mécanisme installé à l'intérieur et avant même que quiconque ne réalise quoi que ce soit, le feu d'artifice éclatait, s'enflammait et se propageait directement vers sa victime. Brûlé vif. Un cri à redresser les cheveux sur la tête parcouru tout le corridor alors qu'une silhouette se tortillait de douleur contre le sol, camouflant son visage à l'aide de ses mains. Un enseignant arriva à la halte, alarmé par ce hurlement qui avait créé le silence dans toute l'école, et s'approcha du blessé avec nervosité. Avec quelques mots de réconfort, il réussit à écarter les mains du jeune homme de contre son visage afin de constater les dégâts et il resta tout simplement horrifié devant le spectacle. Défiguré. La peau de la moitié de son visage s'était calciné au point de noircir, de doubler de taille. Irréversible...

Cette pensée, qui ressemblait davantage à un souvenir, fut suffisant pour que l'horreur m'envahisse entièrement alors que l'étudiant se retrouvait directement devant sa case. Mon souffle fut automatiquement coupé, mon cœur plus lourd que jamais. Sans prendre la peine de réfléchir davantage, mon corps s'élança instinctivement vers l'avant, accourant aussi vite que mes jambes ramollies me le permettait. Une main tenta de s'agripper à mon bras, mais il manqua sa cible de peu alors que mes oreilles étaient devenues sourdes aux protestations qui m'étaient à cet instant adressées. Et pourtant, j'entendis aussi clairement qu'un hurlement à mon oreille le déclic du cadenas qui annonçait l'ouverture de la case. Ma voix surplomba d'un ton aigu et alarmé le boucan qui emplissait l'endroit : "À terre !", attirant l'attention des étudiants autour. J'eus tout juste le temps d'attraper le bras du colosse planté dos à moi et le tirer vers le sol avant que l'explosion n'ait lieu...

Une catastrophe avait été évitée ce jour-là, grâce à cet étrange instinct qui m'avait envahit tout d'un coup. Mais les conséquences de ce sauvetage furent démentielles. Évidemment, suite à l'explosion, les enseignants et les surveillants arrivèrent de toute part, faisant circuler les curieux et vérifiant les ravages de cette "blague" de très mauvais goût. Oui, il eut des blessés, mais rien de majeur, quelques brûlures mineures chez quelques étudiants dont moi ainsi que notre victime. Rien d'alarmant. Par contre, je passai le reste de la journée sous interrogation dans le bureau du directeur, mes parents furent automatiquement contactés même si les explications n'avaient pas encore eu lieu. J'ai avoué, malgré tout ce qui m'attendait. J'ai avoué que j'étais le cerveau de ce plan stupide, que je mis tout le stratagème en place, que je souhaitais donnée une leçon à cet brute qui me rendait la vie dure jour après jour. Et je me tue en ce qui concernait mes complices. Aujourd'hui, je regrette amèrement mon choix, mais je n'aie jamais été une colporteuse, et malgré mon incapacité à mentir habituellement, cette fois-ci, je réussis à convaincre tous de ma sincérité. Je fus longuement accusée du danger que j'ai pu créer pour toute l'école, pour tous les gens ici présent, d'avoir manquer de jugement, de conscience, de bon sens. Et la liste s'allongeait. Toutefois, malgré toutes les paroles accusatrices qui me furent adressées par la direction ainsi que par mes parents, jamais je n'avouai l'enfer que j'avais subi entre ces murs pour que j'en arrive à une telle bêtise. Me faire gronder m'importait peu, mais jamais je n'aurais cru que mes dernières années dans ce lycée allaient devenir encore pires... Tous les élèves me regardaient avec méfiance et dégoût. Je devint la pyromane, la criminelle qui a tenté un jour de défigurer un pauvre étudiant, celle qui n'était destinée à aucun avenir sauf la débauche, la rébellion et le crime. Même mes complices de ce jour me renièrent, furieux que j'aie foiré leur merveilleux plan dont j'étais le cerveau. En raison d'une simple illumination, une tentative de défaire le mal pour ne pas en instaurer davantage, je fus condamnée à vivre les pires insultes, le rejet total de toute mon école. Je me renfermai davantage sur moi-même, succédant les actes de vandalisme et de vols, agrandissant ma rage de vivre, m'enfonçant de plus en plus profond dans ma solitude. Mon caractère devint si invivable que même mes parents ignoraient comment m'aider, comment me réconforter. Je les repoussais, les ignorais, leur portais une haine qui m'était destinée. Et ma vie devint tout simplement insupportable, incapable de regarder ma famille en face et garder cette tête haute, je fuis. Aussi longtemps que je pus. Mais après seulement quelques jours d'errance, je revint, le cœur en miette, la tête fatiguée de cette perdition. Jamais j'aurais cru que je puisse tomber plus bas que je ne l'étais déjà...

New York sera un nouveau départ pour moi ainsi que mon père. Peut-être que cette ville nous permettra d'oublier, d'accepter la vie comme elle se présente. J'aurais aimé qu'elle soit à mes côtés, qu'elle me voit définitivement mûrir...

J'aurais tout simplement aimé voir clair beaucoup plus tôt.
Revenir en haut Aller en bas
https://alessy.forumactif.com
 
Jessy Stevens || black rose
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Alessy :: THE BEGINNING :: PRESENTATION-
Sauter vers: